Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit tout simplement de poser ses pieds, ses mains, ou son corps sur un sol en liaison avec la Terre, donc de préférence dans la nature, par exemple en marchant pieds nus en forêt, sur la plage, ou en s’allongeant torse nu dans l’herbe. En réalisant cet acte anodin, nous nous reconnectons à notre essence de terrien, car c’est ainsi que nous avons presque toujours vécu, à l’instar de nos « colocataires » les animaux : pattes ou pieds nus, en contact avec la Terre. 

En effet, nous l’avons oublié, mais l’être humain a passé la majorité de son temps sur Terre à se déplacer sans protection sous ses pieds. Pendant plusieurs centaines de milliers d’années, nos ancêtres devaient parcourir de grandes distances pieds nus, pour cueillir leur nourriture ou poursuivre les animaux sauvages qu’ils chassaient, afin de les épuiser. Voir le livre Born to run de Christopher McDougall sur ce sujet…

La plus vieille chaussure du monde fut découverte en Arménie en 2008 et est datée à -5500 ans environ. On pense que l’être humain aurait commencé à « tenter » de se chausser dès -35 000 à -40 000 av. JC, et encore, avec des matériaux naturels. C’est à dire il y a relativement peu de temps à l’échelle d’Homo Sapiens (-300 000 ans), ou de l’apparition des premiers ancêtres de la lignée des humains (environ -7 millions d’années).

Mais ceci n’est pas une fatalité, et nous pouvons à nouveau tenter de retrouver ce contact originel avec le sol, en imitant consciemment nos ancêtres, comme le font d’ailleurs instinctivement les enfants, ou les femmes et les hommes vivant au sein de certaines tribus indigènes. Pourquoi ? Afin d’accroitre notre énergie vitale et notre bien-être grâce au contact avec les éléments, mais également afin de retrouver une finesse des sensations perdues, et une certaine forme de reconnexion au milieu de vie naturel dont nous nous sommes dramatiquement éloignés : réapprendre que chaque pas doit être pensé, chaque danger du terrain évalué, condition pour que la confiance en ses capacités naturelles soit retrouvée.

Comment s’y prendre ?

Nos chaussures, nos parquets, nos moquettes, nos lits, nos voitures, nos avions, nos trains nous isolent du sol : nous passons la plupart du temps des journées entières comme en lévitation. Ainsi, nos pieds, petits bijoux d’ingénierie biomécanique s’étant perfectionnés pendant plusieurs millions d’années et prévus pour fouler la terre sans amorti, sont maintenant séquestrés dans du caoutchouc, des matériaux synthétiques ou du cuir animal, se déforment, et deviennent gauches. Et comme marcher ou courir pieds nus sur du bitume n’est guère accueillant, nous nous chaussons par la force des choses de matériaux dont la particularité est d’être isolants : cela signifie que le courant électrique n’y passe pas.

Or, comme la peau est conductrice d’électricité, et que l’on dénombre 7200 terminaisons nerveuses au niveau plantaire, le pied aurait une capacité extrêmement importante de capter les rayonnements électriques et électro-magnétiques émanant de la surface du globe. Tout ce qui vit sur Terre aurait d’ailleurs cette capacité : animaux, poissons, plantes, arbres, insectes, bactéries, virus. Ainsi, les recherches nous apprennent que l’énergie électrique de la Terre régulariserait nos propres fréquences corporelles, pour peu que l’on entre en contact avec elle. Les cellules constituant chacun de nos organes fonctionnent d’ailleurs en partie grâce au courants électriques qui les animent. Nous pouvons d’ailleurs évaluer leur activité grâce par exemple aux électrocardiogrammes ou aux électroencéphalogrammes.

Or la Terre est plutôt chargée négativement, car elle est constamment alimentée en électrons libres, sans doute grâce aux rayonnements solaires, à la foudre, et à l’énergie produite par le noyau de la planète. Elle représente donc une réserve infinie d’électrons libres, chargés négativement. En marchant pieds nus ou en nous allongeant sur le sol naturel, le corps humain étant électriquement conducteur, nous captons ces électrons libres, ils nous nourrissent en énergie électrique. C’est ce que l’on appelle « se mettre à la Terre », ou « se négativer » : en effet, il se produit un phénomène d’équilibre des potentiels électriques entre le corps et la Terre : les électrons passent de l’endroit où ils sont le plus nombreux (le sol) à celui où ils sont le moins nombreux (l’organisme).

D’autres manières naturelles de capter des électrons existent, comme se tenir à proximité d’une cascade, marcher dans la forêt, en bord de mer ou en montagne. Dans ces cas, nous captons les ions négatifs de l’air (ions oxygène). A l’inverse, vivre dans une ville polluée ou dans un environnement chargé en ondes électromagnétiques nous met en permanence en contact avec des ions positifs, « négatifs » pour notre santé ! Dans ce cas, aller dans les parcs, au soleil, ou près d’une fontaine permet de retrouver un air contenant plus d’ions négatifs.

Lorsque l’on branche un appareil ménager avec une prise de terre, et que du courant mal isolé s’échappe, il est canalisé vers la Terre pour s’y dissiper. Si nous mettons en contact notre peau et le sol, là aussi un équilibrage électrique se crée, dans le sens inverse.

Pour se mettre à la Terre et capter les électrons libres bénéfiques à notre fonctionnement, il suffit donc de marcher pieds nus sur l’herbe, la terre, le sable, ou tout autre environnement naturel. Ou de s’y asseoir, ou même de s’y allonger, du moment que la peau nue entre en contact avec le sol, sachant que l’humidité conduit encore mieux le courant : marcher pieds nus dans l’herbe chargée de rosée, ou se baigner dans la mer, un lac, une rivière augmente encore l’effet bénéfique du phénomène. 

Mais on peut également se servir de tapis ou de draps spécialement conçus pour être reliés à une prise de terre lorsque nous sommes à l’intérieur. Il existe également des chaussures aux semelles permettant le contact « électrique » avec le sol.

En outre, marcher pieds nus est la manière la plus simple et gratuite de stimuler les zones réflexes des pieds, comme le ferait un thérapeute lors d’une séance de réflexologie plantaire. Ou même de pratiquer l’hormèse, c’est à dire le renforcement de l’organisme lorsqu’on lui applique des stress brefs et répétés.

Quels sont ses bienfaits ?

Cette mise à la Terre permet de se connecter aux fréquences électriques naturelles provenant de la planète, qui régissent tous les êtres y vivant. Cela engendre une sensation de bien être et de calme, un rééquilibrage électrique interne, et une recharge en énergie vitale, et ce chez les enfants comme chez les adultes. La confiance en ses capacités intrinsèques réapparait… Le système nerveux autonome se mettrait en effet à fonctionner en mode parasympathique (le mode de repos, de digestion, et de réparation), engendrant donc une  diminution du stress, et une amélioration du sommeil : l’organisme tout entier s’harmonise avec les vibrations terrestres. Le corps se ressource, il revient à un état électrique normal, se régule mieux, et peut à nouveau entamer ses processus d’auto-entretien. 

Comment ? Par la neutralisation des radicaux libres. Il se trouve que l’organisme produit ou absorbe en permanence des atomes ou des molécules instables et chargées positivement (il leur manque un ou plusieurs électrons, chargés négativement) : les radicaux libres. Ces radicaux libres cherchent avidement des électrons dans leur environnement pour devenir stables électriquement, au besoin en en « volant » à des atomes proches (c’est à dire en les « oxydant ») qui deviennent à leur tour des radicaux libres, instables. C’est ce phénomène en chaîne que l’on nomme « stress oxydatif », cause majeure du vieillissement de l’organisme et source de nombreux problèmes de santé. Ils sont produits par exemple lors des processus de respiration cellulaire ou d’inflammation, mais également apportés par notre environnement : pollution, tabac, rayonnements électromagnétiques, cuisson excessive des aliments, etc.

Dans le cas de l’inflammation par exemple, le processus fait qu’en cas d’agression des tissus par des agents pathogènes, le système immunitaire est mobilisé, et une des ressources qu’il emploie est l’afflux de globules blancs sur les sites lésés. Ceux-ci utilisent alors les radicaux libres qu’ils ont en stock comme « arme », qu’ils envoient en grande quantité au contact des agents pathogènes. Ces radicaux libres, instables électriquement, vont alors voler des électrons à ces intrus, ce qui va les faire mourir, ou vont fragmenter et évacuer les tissus endommagés. Une fois le travail terminé, les radicaux libres en excès seront ensuite neutralisés par les antioxydants présents dans l’organisme (ils leurs donneront des électrons), ou par les électrons libres apportés par l’environnement, et le phénomène inflammatoire s’arrêtera. 

Mais si les antioxydants ne sont pas assez présents dans l’organisme (notamment à cause d’une alimentation trop pauvre en fruits et légumes), ou que l’apport en électrons libres est insuffisant, une inflammation chronique délétère peut s’installer, et les radicaux libres en excès vont même finir par s’attaquer à des tissus sains, et même à l’ADN cellulaire, car leur besoin de capter des électrons pour se stabiliser électriquement est irrépressif. C’est ainsi que l’inflammation chronique (ou « de bas grade »), c’est à dire ne s’arrêtant jamais, fait le lit de nombreuses pathologies allant des affections cardio-vasculaires au cancer, en passant par certaines maladies auto-immunes.

Par son apport en électrons libres, la mise à la terre permettrait ainsi de diminuer l’inflammation en rendant neutre électriquement les radicaux libres, donc en ralentissant la cascade du stress oxydatif. L’inflammation chronique étant la porte ouverte à de nombreux troubles de santé, il semble primordial d’en mitiger les causes, notamment en se connectant régulièrement à la Terre. Cette mise à la terre permettrait également via ce phénomène l’atténuation de certaines douleurs ou problèmes de santé chroniques, de faciliter la régulation la pression artérielle, de jouer positivement sur beaucoup d’aspects physiologiques comme la circulation sanguine ou le système nerveux, et pourrait favoriser la récupération après l’effort. Et même pourquoi pas un léger ralentissement du vieillissement ? C’est peut-être cette connexion qui participe au fait que les animaux sauvages, étant en contact quasi permanents avec la Terre, sembleraient être moins malades que les humains.

Des études ont enfin montré que la connexion avec le sol permettrait également de protéger l’organisme de l’influence néfaste des champs magnétiques environnementaux perturbant le corps. En effet, dans ce cas, l’effet des champs magnétiques, chargés positivement, est annulé par les électrons présents dans le corps et provenant du sol. Or ces champs magnétiques nous entourent en permanence : fils électriques, appareils électroménagers, et tout ce qui fonctionne avec du courant, y compris les lampes éteintes ou radio-réveils électriques à côté desquels nous dormons chaque nuit… Ainsi, lorsqu’on est relié à la Terre, aucun champ magnétique ou électrique ne peut venir perturber le fonctionnement de l’organisme : digestion, réparations tissulaires, auto-entretien, etc. sont facilités…

Combien de temps et à quelle fréquence pratiquer ?

Cette « énergie verte » que constitue l’énergie de la Terre a toujours été là, et sera toujours là, donc profitons-en, toute notre vie durant ! Elle est gratuite et infinie, et s’y connecter fait à priori partie du fonctionnement normal de l’être humain : nos ancêtres étaient sans doute connectés au sol 24 heure sur 24… Comme l’écrit Clint Ober, un des auteurs du livre Connectez vous à la Terre, « Se reconnecter constamment à la Terre permet à votre corps de puiser à sa source naturelle l’énergie qui lui a manqué dans la vie. »

La nature est bien faite : la zone plantaire étant la zone du corps possédant le plus de terminaisons nerveuses par centimètre carré, la marche pieds nus est probablement le moyen privilégié pour se connecter au sol. De plus, les pieds sont extrêmement pourvus en glandes sudoripares : l’humidité créé par la transpiration permettrait au électrons libres d’être plus facilement captés par l’organisme.

Il est possible de ressentir une sensation de fourmillement dans les pieds ou dans le corps lorsqu’on se connecte au sol par quelque moyen que l’on choisisse. Cela est normal, et correspondrait à l’énergie de la Terre circulant en nous !

Il suffit de rester 30 à 40 minutes connecté au sol par jour au minimum pour voir après quelques temps des effets sur son bien être. Ce temps peut en revanche être variable, en fonction du terrain de chacun : plusieurs jours, semaines, ou mois. Plus la santé est faible, plus une longue connexion au sol serait favorable, plusieurs fois par jour si possible, sachant que la mise à la Terre n’interfère pas avec la prise de médicaments. Il est également possible de dormir sur un drap relié à la Terre (le sommeil semble être un moment privilégié pour se connecter au sol et se régénérer), d’investir dans des sandales ou chaussures permettant une mise à la Terre,  ou de travailler un posant ses pieds sur un petit tapis connecté à la Terre. Attention, par sécurité, il vaut mieux débrancher ces outils de connexion en cas de tonnerre ou d’orages.

Mais rien ne remplace la connexion au sol directement dans la nature, ainsi qu’une bonne hygiène de vie bien sûr, et notamment une alimentation riche en antioxydants ! En effet, les antioxydants incluent la vitamine C, la vitamine E, les polyphénols, le zinc, le sélénium, etc.

Il existe dans le commerce des appareils peu coûteux pour déterminer si les prises de terre de nos logements sont correctement reliées au sol, ou pour tester l’effet sur notre équilibre électrique de tel ou tel matériaux sur lequel nous marchons, ou des lieux dans lesquels nous vivons.

Matériaux conducteurs : terre, eau salée (eau douce également mais beaucoup moins), sable mouillé, métaux…

Matériaux peu ou non conducteurs : bois sec, air, moquette, plastique, caoutchouc, verre, papier, asphalte, béton peint, eau des piscines en plastique… 

Bonne (re)connexion à la Terre !

Sources : 

  • Connectez-vous  à la Terre, par C.Ober, S.T.Sinatra et M.Zucher, Ed. Véga, 2016.
  • Premières dates de l’humanité, sur https://www.grandpalais.fr/fr/article/premieres-dates-de-lhumanite
  • Born to run, Christopher McDougall, Guerin Eds, 2009
  • Sentons la vie depuis la base, marchons pieds nus !, par Sylvain Griot, sur https://reporterre.net/Sentons-la-vie-depuis-la-base-marchons-pieds-nus, 15/07/2021
  • Stress oxydant et vieillissement, Robert Barouki, Med Sci (Paris), 22 3 (2006) 266-272, DOI: https://doi.org/10.1051/medsci/2006223266
  • Lin, C.-H.; Tseng, S.-T.; Chuang, Y.-C.; Kuo, C.-E.; Chen, N.-C. Grounding the Body Improves Sleep Quality in Patients with Mild Alzheimer’s Disease: A Pilot Study. Healthcare 2022, 10, 581. https://doi.org/10.3390/healthcare10030581 
  • Brown, R. and Chevalier, G. (2015) Grounding the Human Body during Yoga Exercise with a Grounded Yoga Mat Reduces Blood Viscosity. Open Journal of Preventive Medicine, 5, 159-168. doi: 10.4236/ojpm.2015.54019.

Photo : Rachel Woock on Unsplash